Des détails, les bases. Bien que ces informations ne vous feront pas clairement comprendre qui je suis, je pense que vous avez envie de les connaître. Mes parents, famille Winstead, ont décidé de me donner comme prénoms, Melrose et Eugena. On m'appelle par le premier, et en ont découlé bien des surnoms. J'ai 23 ans à l'heure actuelle, et je suis née en Irlande, bien que je sois de souche australienne. Là, c'est une autre histoire, j'me suis juste pointée un peu trop tôt. Concernant les diplômes et tout le reste, une fois mon examen du secondaire en poche, j'avais d'autres priorités. J'ai tenu cinq mois sur les bancs de la fac, et ça s'est arrêté là. Et le meilleur pour la fin, je suis une fidèle du club des célibataires.

chapitre 1.

« .. Melrose ! »
Du haut de mes quatre ans, je sursaute, le tube de rouge-à-lèvres hors de prix de maman coincé dans ma petite main, la moitié étalée partout sur mon visage, sans toucher les lèvres. Trop forte. Je m'en retrouve privée dans les cinq secondes qui suivent, et ma bouche forme un 'o' sous la surprise et l'incompréhension. Je veux juste faire comme elle, me faire belle, avoir du rouge sur les lèvres. Être comme elle.
Elle me démaquille, le moment est rythmé par ses soupirs d'ennui. Je grimace tandis qu'elle frotte ma peau sans ménagement, pour faire disparaître alors une matière faite à partir de graisse de baleine. A cet instant, je ne le sais bien évidemment pas. Ma mère, Heather Winstead, est donc mariée à mon père depuis de nombreuses années. Ils ne pensaient pas avoir d'enfants, après de nombreux essais qui demeurèrent vains. Pas moyen qu'elle tombe enceinte. Et la trentaine bien tassée, voilà qu'elle avait le ventre qui s'arrondissait. Autant dire que j'étais leur petit miracle tant attendu. La grossesse était suivie de près par tous les membres de la famille, les échographies faisaient le tour des mains, et les discussions tournaient autour du foetus que j'étais. J'étais censée naître au mois de Juillet. Et finalement, c'est au début du mois de Juin, que je pointais mon nez, alors que mes parents terminaient leur séjour en Irlande. Une fois la petite frayeur passée, toute ma petite famille retournait tranquillement en Australie, ma vraie terre.
Pour en revenir à l'épisode du rouge-à-lèvres.. Je ne suis bien évidemment pas réellement punie. Ma mère préfère simplement me retirer mon ustensile avant que d'autres catastrophes n'arrivent. Quant à moi, je m'accroche un moment à ses jambes, lui réclamant le tube, abusant des belles larmes de crocodile. Elle ne cède pas, malheureusement, le plaçant tout en haut d'une étagère dans son placard. Hors de ma portée. Je ne lui ressemblerai pas. (...)
« Oh comme elle est mignonne cette petite ! » Tante Daisy. Tante Daisy qui me pince les joues et continue à déblatérer un tas de paroles qui ravissent mes parents, alors que j'attends simplement que ça s'arrête et qu'elle cesse de me déformer le visage. « Si tu savais, elle a écrasé mon dernier rouge-à-lèvres Yves Saint Laurent sur ses joues. C'est une petite terreur Melrose. Hein ? » Je lève les yeux vers ma mère, de façon purement innocente, me demandant qui est cet Yves Saint quelque chose. « Au moins, elle est coquette et a du goût, comme toi, c'est bon signe ma chérie ! » Cette fois, je souris à tante Daisy. C'est comme me donner l'accord pour essayer le dernier vernis à ongle que j'ai repéré en fouillant dans les affaires de maman.

chapitre 2.

Le quartier dans lequel on vit comporte des maisons aussi grandes que la mienne. Si l'on descend la rue principale sur un peu plus de cinq cent mètres, on trouve des pavillons qui sont moitié moins grands. Et on retire aussi un bon gros 0 aux comptes en banque des habitants. J'ai de la chance, j'ai seize ans, presque dix-sept, et j'ai tout ce que je veux. En plus d'être riche, on me reconnaît un physique appréciable aux regards.
« Mel ! Melrose ! Hé ! » Je me retourne suite aux appels de Victoria. La fille des voisins, des amis à mes parents, et donc une amie d'enfance. Une cigarette entre le majeur et l'index, je fronce légèrement les sourcils; une façon silencieuse de lui demander ce qu'il y a. « Cody. Cody Owens, tu sais ? Il a parlé de toi à ses copains. C'est Lucy qui me l'a dit parce qu'elle a parlé avec Damian, qui fait parti de la bande de Cody. » J'hôche la tête, lève les yeux au ciel, oui je sais, qui est Damian, et qui est Cody. Tiens, le voilà. Je tire une bouffée sur ma cigarette en l'ignorant. Vient me parler, vient pas. Vient pas. « Vic', détends-toi hein. Et arrête de l'observer comme ça, on dirait que t'es intéressée. » Un petit sourire étire mes lèvres; j'crois que je l'ai mis en plein dans le mille. Elle balbutie un ou deux trucs avant de reprendre une certaine contenance. « Nan pas du tout, il est mignon Cody. J'ai bien le droit de regarder la marchandise. » On parle encore un moment, puis quand j'ai fini cette cigarette, je file, et prends le chemin pour rentrer chez moi, en faisant un détour pour longer le bord des plages sauvages. Ray Ban sur le bout du nez, mon sac Marc Jacobs sur l'épaule, ma robe signée du même designer -offerte par maman le mois dernier-, je marche au rythme d'un son reggae diffusé dans mes écouteurs. J'aperçois une voiture qui roule au pas juste à côté de moi. Une petite Mercedes décapotable blanche. Au volant, Owens. Je détourne le visage, et regarde à nouveau devant moi. J'entends mon prénom, sa voix se fait une place dans la mélodie. Je retire mes écouteurs d'un geste las. Je fais exprès de jouer la désintéressée. En réalité, Cody est l'un des plus beaux mecs du lycée. En dernière année en plus.
« Je te dépose quelque part ? » Je souris. « Je préfère marcher. » Il soupire. « Tes parents m'en voudraient si je te kidnappe un moment ? Promis, tu seras rentrée à l'heure du dîner. » Je retire mes lunettes de soleil et les fourre dans mon sac. Il sait comment fonctionnent les familles ici; normal, il vient de l'une d'entre elles. Je monte dans sa voiture sans grand enthousiasme. « Si tu pouvais m'épargner l'accélération fulgurante pour montrer la puissance de ton tas de tôle.. » Il a ri, et il a évité de rester scotché sur la pédale de droite. On est resté quelques minutes dans le silence. Puis je lui ai demandé son endroit préféré, ici, près de Sydney. Il m'a sorti le nom de la boîte de nuit la plus hype du coin. Je n'ai rien répondu. Et il m'a retourné la question. Je lui ai répondu que j'hésitais entre les falaises qui se trouvent à une dizaine de kilomètres d'ici, et me retrouver sous les vagues. Il a hôché de la tête, et à un rond-point, il a fait demi-tour, puis il a pris une petite route, pleine de virages. Je sais à l'avance où l'on va. Tellement prévisible. Je remets mes lunettes de soleil sur mon nez, et m'enfonce au fond du siège en cuir. Il se gare sur le bord de la route, et les falaises se trouvent à une centaine de mètres. Je sors de la voiture, et m'y dirige sans réellement l'attendre. Il me rejoint et marche à ma hauteur, plaçant sa main entre mes omoplates. Une fois assise au bord, je laisse balancer mes jambes dans le vide, en fermant les yeux. J'oublie que Cody est à côté, j'oublie mon nom, j'oublie tout ici. « J'organise une fête ce week end chez moi, ça te dirait de venir ? » Et il me fait retomber sur terre.

chapitre 3.

« Cody vient manger à la maison ce soir ? » - « Encore une fois, oui. » - « Ne sois pas insolente Melrose. ». Je claque la porte de ma chambre. Ne sois pas ci, ne fais pas ça, arrête ça. Mes parents adorent Cody. Je crois que s'ils pouvaient me marier direct avec lui, ils le feraient. Mon téléphone sonne. C'est Victoria.
« Alors ? Tu vas pouvoir venir ce soir ? »
« Oui, j'attends juste que Cody arrive, on doit manger chez mes parents, ils l'ont invité. Et ensuite on vous rejoint. »
« Ok, su-per. Et le pote à Cody, tu sais, le blond, tu lui as dit de venir, dis-moi que oui, Melrose, dis-moi que oui. »
« Non. Il est gay, j'en suis sûre. Et puis, il est con ce mec, j'te jure. J'ai passé un moment avec lui, au bar l'autre soir, j'ai simulé une migraine pour partir. Et la Mercedes à Cody est une deux places, désolée. »
Je raccroche. Elle m'épuise, elle aussi. Je suis persuadée que sa prochaine réclamation aurait été que je lui amène mes Louboutin. Hors de question, les chaussures, c'est personnel. Je trace un léger trait noir au-dessus de mes cils, lorsque ma mère parle, encore, à travers la porte pour m'annoncer que tante Daisy me félicite pour l'obtention de mon premier semestre. J'étudie le droit. Par choix de mes parents. C'est intéressant, j'ai déjà le nom de mon père, grand avocat, le meilleur de Sydney, paraît-il, et du fait, une place toute prête dans son cabinet, alors qu'il me reste au minimum cinq ans avant que je n'ai mon nom sur un bureau. Et pour tout dire, ça ne m'enchante pas le moins du monde. (...)
« Ils m'énervent. » Je tourne la tête de l'autre côté, regardant défiler la rue à toute vitesse. Le moteur de la voiture ronronne plus fort, on va plus vite. La main de Cody se pose sur ma cuisse, me caresse doucement. « C'est rien, Melrose. Tu peux rester un moment à mon appart' si tu veux avoir la paix. » Le problème, c'est que j'ai la nette impression d'étouffer, partout. Avec mes parents, avec mes amies, avec mon petit-ami, dans ma ville. J'en ai marre de voir les mêmes visages, le même ciel, les mêmes maisons, les mêmes plages. D'entendre les mêmes voix, les mêmes sons réguliers et routiniers. La voiture de Cody, le réveil le matin, la sonnette de l'interphone.
On entre dans la boîte de nuit, mes Louboutin aux pieds, la dernière petite robe noire que mon petit ami m'a offert, une coiffure et un maquillage parfait. C'est ça qu'on recherche tous, être plus parfaits les uns que les autres. Une espèce de compétition silencieuse qui pourtant prend une place énorme dans nos vies de tous les jours. C'est étouffant, oppressant. Et je rêve d'autre chose. De laisser de côté les attentes de mes parents, d'oublier le rang que je suis obligée de d'afficher et défendre. Je termine mon troisième cocktail, et enchaîne en en commandant un quatrième, partant avec mon verre sur la piste de danse. Mon corps ondule dans la masse, de façon presque mécanique. Vous savez, vous entendez le rythme et vous savez à l'avance quels gestes vous allez faire, les pas, l'attitude. C'est exactement ça. Cody m'observe de loin, un sourire au coin des lèvres. Légèrement pompette, je lui fais un clin d'oeil exagéré, et d'autres grimaces. J'articule un 'Come on baby!' en lui faisant signe d'approcher avec mon index. Je le vois descendre son verre d'une traite, et il vient me rejoindre. Ses mains sur mes hanches, son torse contre mon dos, son souffle dans mon cou. Il dépose un baiser dans ma nuque, puis un deuxième. Je tourne le visage et souris. Il entrouvre la bouche et je le double : « Ne me dis pas que tu m'aimes. » Il fronce les sourcils, et je l'embrasse distraitement. « Et si je veux te le dire ? » - « Tu te retiens. Pas ici, et pas maintenant. ». Il hausse les épaules, et me lâche au milieu de la piste. Rapidement, un type vient danser avec moi; je lui remonte pour la troisième fois ses mains, et ça commence à m'agacer. Je me faufile entre les corps, lui échappe, et rejoins la table où Cody et les autres se trouvent. Je fouille dans ma pochette et retire briquet et une cigarette du paquet. J'ai besoin de sortir cinq minutes, je fais signe que c'est pas la peine que quelqu'un m'accompagne. (...)
On finit par quitter le lieu, je monte dans la voiture sans un mot, et quitte mes escarpins. « J'suis épuisé. On va chez moi ? » J'acquiesce, et il démarre. Le silence règne entre nous, il est fatigué, et je suis lassée. On roule depuis quelques minutes, longeant la plage. Soudain, je vois quelque chose d'inhabituel. Mes yeux s'agrandissent et je me redresse dans le siège. « Arrête toi ! Arrête la voiture ! » - « Quoi ?! » - « Regarde Cody ! Arrête toi ici ! ». Des dizaines de dauphins échoués sur la plage, et une douzaine de personnes autour, essayant de les remettre à l'eau. La voiture se gare sur le bord de la route, et j'ouvre la portière. « Hé ! Reste ici, il doit y avoir une maladie ou un truc du genre, ça peut être dangereux Melrose ! » Je lève les yeux au ciel, et sors de la voiture alors qu'il me rappelle. Je cours jusque sur la plage, et m'approche de la première personne. Un homme, trempé et essoufflé. « Qu'est-ce qu'il se passe, j'peux aider ? » Ses yeux se sont arrondis, et m'a fait signe de le suivre tout en s'avançant vers l'un des cétacés. « Ils ont eu peur de quelque chose, et se sont tous échoués ici. T'as qu'à.. » Il m'a détaillé du regard, puis a levé les yeux vers la route, a surement aperçu la voiture et a souri. « Retourner dans la jolie décapotable et conserver ta robe dans un bon état. » Touchée. J'ai ouvert la bouche, froncé les sourcils. Et j'ai remonté ma robe moulante sur mes hanches, de façon à ce que je ne sois plus serrée là-dedans, sous son regard ahuri. « Rien à foutre. Dis moi ce que je dois faire ici. » - « .. Ok. Reste avec moi, on va remettre celui-là à l'eau. Tiens, mets toi de ce côté. Là, tu passes ta main sous son ventre et tu commences à le soulever, voilà, comme ça, ensuite.. » (...) Trempée jusqu'aux os, je regardais le dernier dauphin être remis à l'eau, tandis que plusieurs types plongeaient dans l'eau avec eux, pour les pousser dans la bonne direction. Le gars avec qui j'ai travaillé sort de l'océan, le sourire aux lèvres, et s'approche. A mon tour, je fais quelques pas dans sa direction. « Alors, c'est bon, ils vont repartir où il faut ? » - « Ouais, ça devrait être bon. On va quand même surveiller, et rester en alerte. Merci, pour ton aide, c'est sympa de ta part. » J'hausse les épaules, et souris. On continue de parler un peu, je veux en savoir plus, ce qu'il fait d'autre, et .. « J'pourrais avoir un mail, un numéro, pour te joindre si j'ai des.. questions ou envie de te parler ? » - « Contacte Green Peace, parmi les activistes australiens, tu demanderas à contacter Wayde Risbridge. Ils te donneront tout parce que là j'ai rien sur moi. Et toi.. ? » Hôchement de tête. Wayde Risbridge. Enregistré. « Melrose. » - « Merci pour la leçon, Melrose, la prochaine fille habillée comme toi, je lui accorderai un peu plus de crédit. Et hésite pas, pour le mail ou un coup de fil, ça m'fera plaisir. » Je souris, puis il s'éloigne en me faisant un signe de la main auquel je réponds presque discrètement. « Tu vas prendre froid. » La voix de Cody résonne derrière moi. Je me retourne, souriante, et m'aperçois qu'il conserve le visage fermé. « T'as vu, on a sauvé les dauphins, c'était.. » - « Ca va pas changer ta vie, Mel, allez, on rentre, j'suis fatigué là. ». Je baisse la tête, ne réponds rien. Pourtant, si, cet évènement, il va changer ma vie.

chapitre 4.

« Réveille toi ma grosse ! » Je saute sur le lit qui se trouve en dessous du mien, et écrase Nahy de tout mon poids. « Il est l'heuuure de se réveilleeer ! Allez ! » Je l'entends grogner sous la couette, je me lève, ouvre en grand les rideaux de la chambre de l'auberge de jeunesse, ouvre ensuite les fenêtres et retourne torturer la blondinette. Je tire de toutes mes forces sur sa couette et alors qu'elle s'y accroche aussi, je la fais tomber du lit dans un fou rire qui nous prend toutes les deux. Enroulée dans le tissu, je la cherche et une fois que je tombe sur sa bouille, je me remets à rire. « T'es la pire chieuse que j'connaisse, j'te jure ! » - « Je sais ! ». Je retourne dans la petite salle-de-bains de la chambre, et me passe de l'eau froide sur le visage. La brosse-à-dents au travail, je retourne voir Nahy, et fouille dans mon gros sac-à-dos, à la recherche de ma crème solaire. J'ai repéré deux beaux coups de soleil sur mes épaules, et si on reprend la marche toute la journée avec le sac sur le dos, je vais sacrément morfler. On est en Thaïlande, là, c'est les tortues de mer qu'on vient surveiller. Y a un gros trafic qui a été repéré, et cette période y est plus que propice. Ca fait quatre ans que je suis activiste chez Green Peace. Les nombreuses discussions que j'ai eu avec Wayde y sont pour beaucoup. J'ai tout plaqué, Sydney, Cody, les études et mon avenir aussi brillant que la vie de mes parents.
Je revis, ici. Ailleurs. Je traverse les pays à pied, en autostop, en jeep, dans les bus surchargés où les freins ne sont qu'en option; je parcoure les mers, sur des bateaux en clandestine, sur les notres, sur nos voiliers, en association avec d'autres équipes, d'autres personnes qui luttent pour la survie du monde. Rien ne me manque. Je crois. Enfin, si, parfois, un bon matelas. Mais je l'oublie vite quand je me retrouve face aux atrocités provoquées par l'inhumanité. J'évite de laisser traîner mon regard sur les vitrines, mes goûts de petite riche, je les ai conservés, je suis restée un brin coquette, bien que j'ai rejeté tout le monde des paillettes, de la bonne tenue et des coincés.
Qu'importe. Il fait beau, il fait chaud et humide, on va mourrir pour la bonne cause. Une fois les dents propres, la crème étalée, je fouille à nouveau dans mon sac à la recherche de vêtements propres et de préférence légers. On frappe à la porte tandis que Nahy file sous la douche. En tee-shirt, boxer, tenant mon short en jean à la main, je vais ouvrir. Boyd. « Qu'est-ce que tu veux ? » Il a ce sourire idiot qui lui vient, et je referme la porte. Mais il a prévu le coup et son pied la bloque. Je rouvre, et soupire bruyamment. Il s'avance. Je pose ma main sur son torse et le repousse, du mieux que je peux vu sa carrure. « Dehors. » - « Vous êtes bientôt prêtes ? On décolle dans dix minutes. Vous aurez pas le temps de manger. » - « J'ai un paquet de biscuits dans le sac, ça ira, merci de t'inquiéter de nos estomacs Boyd, et au revoir. ». Je ferme la porte et l'entends rire de l'autre côté. Je lève les yeux au ciel, et Nahy m'appelle depuis la cabine de douche. J'entre dans la salle-de-bains. « Alors, Boyd était dans le coin ? » Elle me fait ce sourire narquois, l'air de dire 'hinhin'. « Oui, et il est reparti. Allez, presse-toi il te reste cinq minutes pour être habillée. » A mon tour de lui offrir un grand sourire. Bon, y a plus qu'à remettre les affaires dans le sac, et on est de retour sur la route !

to be continued.

Je l'avais prévenue dans mon message. Et elle savait pertinemment que je n'aurais pas hésité à me déplacer. C'est chose faite. Je traverse l'aéroport après avoir récupéré mon grand sac de voyage. Je suis certaine qu'il y a un tas de trucs à faire en Nouvelle Zélande, chez les kiwis. Alors, autant prévoir de quoi rester un p'tit moment, surtout si j'ai du mal à faire décoller les fesses de ma grande copine, d'ici. Je sors, et attrape le premier taxi qui passe. Je suis à Christchurch, la grande ville la plus proche d'Akaroa. C'est là-bas que je vais, j'ai googlé le nom de cette ville, et ça a l'air tout simplement magnifique. J'ai hâte de voir tout de mes propres yeux.
Le paysage défile sous mes yeux, et le chauffeur décide de me faire la conversation. On parle, on parle, j'apprends un tas de choses sur la culture du coin, et les lieux à ne pas louper. Je note tout dans un coin de ma tête. Il me donne le nom d'une auberge pas chère, et où on dort et mange bien. A la fin du voyage, je le paie, et sors alors qu'il me dit que mon copain a de la chance de m'avoir, que je débarque comme ça pour le retrouver. Je ris, et rectifie le tir. Non, non. On fait ça pour de l'amitié, l'amour, c'est autre chose.