C'était un vendredi soir aux alentours de vingt-trois heures, notre cher Shawn se baladait seul dans la rue. Il pleuvait des cordes et le jeune homme de vingt-deux ans était trempé jusqu'au os. Il marchait au hasard et ne savait pas vraiment où aller. Sentant les gouttes qui dégoulinaient le long de son visage, il commença à marcher de plus en plus vite. Après cinq minutes de marche, il se retrouva devant la célèbre boîte de nuit de la ville. Bien décidé à s'amuser, il fit la queue comme tout le monde et attendit qu'on lui dise d'entrer. Aucun videur ne l'avait jamais refusé et ce n'est certainement pas aujourd'hui que cela allait arriver. Il avait beau être trempé, le videur lui fit signe d'entrer. Il s'empressa de pénétrer dans l'immense bâtisse. Une vague de chaleur l'avait envahi au moment même où il posa un pied à l'intérieur. Sur la piste de danse, les filles se trémoussaient, les garçons les regardaient avec des pensées quelques peu douteuses. Le bar ne désemplissait pas et se dirigeant vers ce dernier, Shawn laissa sa veste à l'entrée comme tout le monde. Il s'accouda tranquillement au comptoir et regarda avec avidité les filles qui dansaient. Elles étaient brunes, blondes, rousses ou châtains, elles avaient toutes le même corps et faisaient à peu près la même taille. Shawn commanda un tequila. Chaque verre qu'il avalait était accompagné d'une explication. Celui-ci, c'était pour avoir un peu de chaleur. « Encore un. » Le barman sourit. Celui-ci, c'est pour oublier. Oublier la raison qui le pousse à boire, toujours plus. Oublier celles qui hantent ses pensées. Oublier sa connerie, ses erreurs, ses peurs. Oublier à quel point il s'en veut. Oublier ce putain de choix qu'il devra faire. Et pour le troisième, il n'eut pas vraiment le temps de l'ingurgiter. Son regard se posa sur une jeune femme. Non, il n'avait pas vraiment l'intention de draguer ce soir, étrange me direz-vous, étant séducteur ce n'est pas vraiment son habitude mais, s'il était venu dans ce lieu ce soir c'était pour se changer les idées, prendre l'air rien de plus. Alors, pourquoi parler de cette jeune femme me direz-vous ? Elle ne lui était pas inconnue non, ce n'était pas non plus une de ses proies qui avait terminée sa route dans son lit, c'était tous simplement une amie avec qui il avait développé une amitié sincère, sa complice ou encore la fille avec qui il avait tendance à être un peu trop protecteur. Il la connaissait particulièrement bien, il connaissait une bonne partie de sa vie ainsi que tous ses petits problèmes qui touchaient la drogue... Pourquoi lui portait-il autant d'attention ce soir ? Pourquoi n'allait-il pas la rejoindre au lieu de rester planter là ? A vrai dire, le jeune homme préférait l'observer. Effectivement non loin d'elle se trouvait un homme qui avait la tête d'un véritable dealer et en prime ce dernier avait l'air défoncé. Il n'attendait qu'une chose pour intervenir, qu'il propose sa cochonnerie à son amie. Allait-elle accepter oui ou non ? Il n'avait pas de réponse précise à cette question mais, s'il était sûr d'une chose c'est qu'il n'allait pas la laisser se droguer encore une fois.

FRIENDLY FIRES™ © bazzart.

Je savais que c'était mal. Très mal, même. Et pourtant je ne pouvais pas m'en empêcher. je devais braver l'interdit. Mes pas me menèrent inconsciemment dans un night-club. C'était comme céder à la tentation, sans même tenter de lutter. C'était comme se diriger tout droit vers les portes de l'enfer, en ne se demandant même pas ce qui se trouverait derrière. Ce serait fatal, à coup sûr. Et le pire, ce n'était pas que j'avais envie d'y aller, au contraire. J'avais juste d'un endroit où être ce soir, car je devenais folle au local. Mais pourquoi devais-je me rendre dans cet endroit particulièrement ? Je savais ce qu'il s'y trouverait. Je le savais parfaitement. Et pourtant, j'étais là, dans la rue, l'âme tranquille. La pluie tombaient désormais, comme toujours inattendue à Akaroa. Je hâtais ma marche, je ne voulais pas arrivée trempée. Je rentrais sans problème, je ne savais même pas quelle heure il était. Mais je m'en fichais. Je déposais mes affaires, hésitant quant à m'asseoir au comptoir et commander un verre. L'alcool n'était plus à ma portée depuis que j'avais arrêtée la drogue. Il m'arrivait de boire, modérément, de temps à autres, mais j'étais certaine que si je me laissais tentée ce soir, j'étais finie. Alors je m'appuyais contre un mur, tout au font du bâtiment, tâchant de me faire oublier. C'était anormalement bondé. Impossible de se dire qu'il existait autant de monde vivant dans ce trou perdu. Tout le monde semblait s'amuser, enfin plus ou moins. Ceux qui savaient encore ce qu'ils faisaient. A vrai dire, je ne savais même pas ce que je fichais là. M'amuser ? Certainement pas. Oublier ? Il y avait définitivement un peu de ça. J'appuyais ma tête contre le mur, fermant les yeux un instant pour faire le vide, ce qui était plutôt compliqué avec toute cette musique, et tout ce bruit qui résonnait constamment. Lorsque je les rouvris enfin, cet homme, grand et imposant, se tenait à côté de moi, titubant, souriant. Oh pitié, non. « Salut ma jolie. Étonnant que tu ne sois pas venue me chercher plus tôt. J'ai un nouveau truc, pour toi. » Il chuchotait dans mon oreille, puis il me montra ce qu'il avait de nouveau en sortant la marchandise discrètement de sa poche. Rien qu'y jeter un œil me suffit à déglutir, et je détournai le regard rapidement. « Alors ? » S'il continuait à me relancer, je n'allais pas résister bien longtemps. « Non... C'est bon, pas ce soir. » Je parlais faiblement, et pourtant Dieu sait que j'avais envie de me laisser aller et de lui en prendre un peu. Mais c'était le choix de toute une vie, et je ne pouvais pas balancer plusieurs années de ma vie comme ça, sur un coup de tête. Bon, d'accord, j'avais bien réussi à le faire avec Raphaël, mais autant ne pas merder sur tous les plans de ma vie, vous ne croyez pas ? Il me relança à nouveau, me poussant vers un endroit moins fréquenter. Je passais mes mains sur mon visage, me repris en main rapidement. « Je t'ai dit que non ! Laisse moi tranquille ! » J'avais haussé le ton et je me précipitais vers l'extérieur, tout ce que j'avais besoin désormais c'était de sentir l'air frais - ou la pluie, peu importait maintenant - sur mon visage. Je marchais à grands pas jusqu'à un petit endroit moins fréquenté, et je me laissais glisser contre le mur, retenant mes larmes au possible. C'était vraiment gênant à la longue, de savoir que votre passé vous suivait partout, peu importe combien vous souhaitiez l'oublier.

Night club, endroit décrit comme le plus célèbre du monde de la nuit ici en Nouvelle Zélande. Célèbre, mais pourquoi ? Tous simplement parce que c'est un endroit où on peut s'amuser, où il y a des jolies filles et où il y a des choses un petit peu plus dangereuse comme les petits sachets blancs qui circulent un peu partout... Draguer ce n'était pas au programme pour cette soirée, étonnent venant de Shawn hein ? Et bien c'est comme ça point. Le jeune homme était installé là, devant le bar à boire encore et encore. Il faisait tournoyer son verre entre ses mains tout en regardant ce qu'il se passait autour de lui. L'alcool, l'alcool [...] ce n'était certainement pas le meilleur moyen pour résoudre tous ses problèmes ou pour l'aider à avancer, à prendre une décision mais, il n'avait rien trouvé de mieux. Se retrouver dans un état second ça à peut-être du mieux quelques fois. Bon c'est certain au petit matin s'il continuait à boire ainsi il allait se lever avec une bonne migraine... Enfin continuer à s'enfiler verre de tequila sur verre de tequila, s'avérait plus vraiment possible. Cette jeune femme interpella rapidement son regard. Maëlyss-Ozalee Williams. Que faisait-elle ici seule ? Pourquoi cet homme venait-il de l'accoster ? Que lui voulait-il ? Ces questions venaient de traverser l'esprit du garçon mais, il ne parvenait pas à avoir une idée précise des réponses. Il la connaissait quasiment par coeur si on puis dire, il connaissait tous les petits problèmes qu'elle avait eu auparavant avec la drogue et cet ivrogne avait tout l'air d'avoir quelque chose à lui refiler. On ne va pas se le cacher, l'idée qu'elle puisse accepter la cochonnerie qui lui proposait horripilait le garçon, il n'allait certainement pas la laisser faire non. Il n'avait pas envie de la voire bousiller sa vie à cause de petits cachets blancs ou de truc en poudre néfastes pour la santé. Enfin, pour l'instant il avait juste décidé d'observer la scène pour voir comment ça se passait. L'homme avait l'air plutôt insistant, Shawn voyait qu'il lui parlait, qu'il ne la lâchait pas qu'il était comment dire....collant oui c'est exactement ça. Shawn quitta tranquillement sa place pour se rapprocher de Maëlyss mais, la jeune femme se leva et partie directement vers la sortie. Le jeune homme arqua le sourcil droit sans vraiment avoir compris ce qu'il se passait, il avait dû manquer un épisode mais, peu importe. Sans trop réfléchir, il emboîta le bas de la jeune femme pour la rejoindre. Il ne savait pas vraiment ce que cet ivrogne lui avait dit ou lui avait proposé mais, il ne pouvait pas la laisser seule. Son projet de se saouler allait attendre, il avait d'autres choses plus importantes à faire. En passant à côté du fameux homme, Shawn le bouscula avec un petit sourire en coin de lèvres. Bon à présent il ne lui restait plus qu'une chose à faire. Trouver Maëlyss ! Bah oui, elle avait comme disparue de la circulation, ou tout du moins elle n'était plus dans son champ de vision qu'elle galère ! Le garçon commença à marcher en inspectant tous les petits recoins autour de la bâtisse afin de trouver la jolie brune. Il s'arrêta net en la voyant assise par terre contre un mur dans cet endroit sinistre. Shawn avança de quelques pas avant de se retrouver face à elle, il décida alors de s'installer à côté d'elle sans vraiment lui demander son avis, de toute façon il ne l'attendait pas. A son tour il se laissa glisser contre le mur. « Il te voulait quoi cet homme Maël ? » Il voulait une petite explication, ok il était mal placé pour lui faire la morale, mais, il avait cette habitude de la surprotéger, s'il le fallait il irait sans problème casser la figure de l'ivrogne -pour rester poli-. Son regard se posa sur le visage de la demoiselle, elle avait l'air triste, elle n'était pas vraiment dans son état habituel, elle était loin d'être joyeuse, il attrape alors délicatement la main de son amie pour lui faire comprendre qu'il était là. « Qu'est-ce qu'il ne va pas ma belle ? Tu sais tu peux tous me dire, je suis là ! »

FRIENDLY FIRES™ © bazzart.

Je ne sais pas combien de temps j'étais restée assise là, au sol, contre le mur, dans cette allée sombre en pleine nuit. J'étais consciente que ce n'était pas la meilleure des choses à faire, mais qu'importe, j'étais tellement vidée que j'aurais pu aller n'importe où, cela aurait été la même chose. Je me fichais bien des regards des passants qui me fixaient sans la moindre gêne, j'avais d'autres choses en tête pour leur prêter la moindre attention. J'avais beau être légèrement vêtue, je n'avais pas l'impression qu'il faisait froid, dehors. peut-être était-ce parce que je sortais à peine de ce club bondé, peut-être était-ce simplement la température d'ici, qui était douce. De là où j'étais, je pouvais toujours entendre la musique, les gens qui parlaient à l'extérieur et le bruit de la ville, les voitures... Akaroa avait beau ne pas être connu, l'endroit était très animé, peu importe l'heure. Doucement, je posais la tête contre le mur, fermant les yeux. J'aurais tellement voulu tout effacer, pouvoir faire table rase. J'ouvrais les yeux à nouveaux lorsque je sentis une présence tout près de moi, étonnant que je ne l'ai pas entendue arriver. Shawn. Je souris doucement. D'où sortait-il, comme ça ? Je ne pouvais pas croire qu'il était dans le même club que moi, sans même l'avoir remarqué. Je suivis des yeux sa silhouette glisser contre le mur, sans dire un mot. « Il te voulait quoi cet homme Maël ? » Je le regardais, souriant faiblement, tentant de paraître convaincante pour le mensonge que je m'apprêtais à lui sortir. « Rien, ne t'en fais pas » Ma voix avait du mal à se faire entendre, et à l'instant même où j'avais prononcé ces mots, je m'en voulais de lui cacher des choses. Je ne voulais simplement pas l'embêter avec cette histoire, ce n'était pas si grave après tout. Il avait l'air d'avoir compris pourtant, puisqu'il pris ma main, c'était toujours ce qu'il faisait lorsqu'il voulait me faire parler. Et le pire, c'était que ça fonctionnait à chaque fois. J'enserrais sa main dans les miennes, je ne voulais pas qu'il s'énerve. « Il voulait me vendre quelque chose. » J'avais baissé la tête, honteuse, avant de pouffer de rire, tellement je trouvais la situation ironique. De toute façon j'étais la seule à blâmer, je connaissais les enjeux, en passant ma soirée ici. C'était pour la simple et bonne raison que je ne me rendais plus dans ce genre d'endroits, ce n'était pas comme me priver de m'amuser, c'était juste que la tentation était trop forte. Et puis, ces derniers temps, je n'avais plus l'esprit à sortir, de toute façon.

C'est pas très long, désolée. :/